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Les divagations d'une orchidoclaste

Bienvenue dans le monde de divagations, de rêveries, de râleries sans filtre ni retouche d'une maman parisienne infirmière expatriée en Bretagne et désormais en PACA. Tu verras c'est pas mal, enfin j'crois, tu m'diras.

Always... Toutes mes ficelles de caleçon

Publié le 20 Septembre 2019 par EloDivague in Elodivague, Divagations, Mes écrits ..., Conte de fées, Article en Chanson, Nouvelle

Elle est là, adossée à son mur et cherche, cherche encore une idée de sujet de toute petite nouvelle. Car ne dit on pas que tout ce qui est petit est mignon? 

Elle a soudain une idée. Elle allait parler de lui...

Lui qui était à son goût, lui qui sait et a en ses antres ses secrets, ses souvenirs aussi, ses images d'elle et des autres... Il était un cadeau. Son diplôme en poche, un nouveau destin se dessinait devant elle... Il lui avait été offert...

Il est grand, souple. Il va avec elle, ses cheveux, ses yeux, son style. Il sait son planning, il sait ses dernières écoutes. En lui dort parfois pendant la journée, son hérisson. Elle peut être aussi piquante mais il suffit de savoir la prendre "C'est un hérisson qui piquait qui piquait..."

Quand elle le sent sur son épaule, elle se sent femme. Elle le protège comme si ses bras étaient son écrin. Il lui arrive de le renverser, de lui donner un coup sans le vouloir, mais elle ne souhaite pas le blesser, voir apparaître à sa surface les cicatrices de leur vie commune. A ces moments de coups, tout apparaissait à la surface, mais c'est son jardin, sa vie qui est déballée là, comme ça devant les yeux de tous...

Son journal, son livre, son agenda rouge aux pages parfois si blanches, son parfum, son rouge à lèvres, son gloss, elle les partage avec lui. Si chaud et si froid parfois... 

Son agenda, véritable joyau de sa vie. Lui seul pourrait en feuilleter les pages mais elle le sait, par pudeur et par respect envers elle, jamais, il ne transgressera cet accès de confiance. Son agenda immortel, offert à un changement de vie, son entrée à l'école d'infirmière, ses 18 ans, la vie de femme en un seul objet. A lui elle écrivait, un instant nostalgique, une phrase, "un ange passe et trépasse laissant derrière lui la mélasse au cœur de l'impasse", sa liste de courses. Ses rendez vous y étaient inscrits mais surtout, dormaient en lui les plus belles phrases que sa mère ai trouvé pour elle. A l'attention de sa fille, elle avait formé deux petites cartes dans du papier Canson. Sur la petite page elle avait collé deux photos magnifiques et y avait inscrits ces phrases si belles qui suivraient sa fille et lui témoigneraient chaque fois qu'elle les lirait tout l'amour qu'elle a pour elle "Unique est ma colombe, ma parfaite. Elle est l'unique de sa mère, la préférée de celle qui l'enfanta [Livre de Salomon]" et "Le cinéma c'est comme un père, ça fait rêver. Le théâtre c'est comme une mère, on y revient toujours [Valérie Lemercier]". Elle ne s'était pas trompée sa mère, dans ses moments de blues, elle les lisait, et les relisait encore, toujours...

Son père et son frère présents par les photos elle regrettait ne pas en avoir plus avec eux. Tous les ans, son frère et elle se retrouvait dans un photomaton marquant ainsi une année de plus, une en moins aussi... 

Tous ses souvenirs, ses ami(e)s, ses amours, ses emmerdes, elle les balançait en lui, les posant avec délicatesse aussi.

Et lui ne disait rien, il acceptait sans broncher, sans crier, sans remuer le passé. Il subissait aussi, elle le sait bien que ce n'est pas drôle d'être emmené partout, qu'elle n'est pas facile non plus. Un caractère de chien, avec une carapace pas possible. Jalouse, passionnée, bordélique. Ses instants mélancoliques, parfois quotidiens, il les supportait acceptant, à ses dépends, de ne plus sortir...

Que pourrait-elle lui dire?

Que pouvait-elle dire?

Si ce n'est, elle l'aime son sac à mains...

Always... Toutes mes ficelles de caleçon
Always... Toutes mes ficelles de caleçon

Les mots sont comme les sacs ils prennent la forme de ce qu'on met dedans

Alfred Capus, Les Pensées